A l'origine, la forêt et l'élevage constituaient l'essentiel des activités des populations des landes de Gascogne. A la fin du 18ème siècle, il y avait à peine 250 000 hectares boisés.
Mais sous la menace permanente du sable, puis de l'eau, des hommes cherchèrent à arrêter les dunes poussées par le vent et l'océan.
Les frères Desbiey furent les précurseurs de la fixation des dunes. Leur méthode consistait à immobiliser la dune par des clayonnages maintenus par des petits piquets.
S'inspirant des travaux des frères Desbiey, Brémontier donna des instructions détaillées pour ensemencer, d'Arcachon au Pyla, un premier cordon de sable côtier, en abritant les semis du vent d'ouest par des fagots placés parallèlement au rivage et d'une hauteur d'un mètre. La vallée située derrière fut ensemencée à son tour.
En juin 1788, Brémontier affirmait, d'après les premiers résultats de ses travaux, "pouvoir réussir à fixer la dune en continuant cet ouvrage". De 1793 à 1801, il sut convaincre les pouvoirs publics de la nécessité de cette entreprise considérable.
En 1867, 90 000 hectares de dunes étaient boisés en pins, tandis que 3 000 hectares de dunes littorales étaient couverts par la végétation dunaire.
Mais cette entreprise restait inachevée : derrière les dunes s'étendait toujours sur plus de 700 000 hectares une vaste plaine inondée pendant une grande partie de l'année et desséchée au cours de l'été.
Chambrelent, ingénieur des Ponts et Chaussées, avait remarqué que la végétation se développait seulement là où les eaux trouvaient à s'écouler. Il en conclut qu'il fallait avant tout assurer la libre évacuation des eaux superficielles dès le printemps. Il acheta en 1849 une surface de 500 hectares de landes, sur laquelle il commença aussitôt suivant les principes qu'il avait établis. Le résultat fut immédiat : les semis se développèrent rapidement.
En 1855, la surface assainie et ensemencée atteignait 20 000 hectares. Mais une opération d'ensemble était nécessaire. Il fallait convaincre les maires d'assécher les terrains communaux pour réaliser un réseau de grands canaux collecteurs bien tracés : l'intervention de l'état devenait indispensable.
Lors de sa visite dans les Landes en 1855, l'Empereur Napoléon III fut enthousiasmé par les résultats de Chambrelent. Il décida d'acquérir personnellement un vaste territoire inculte de 7 400 hectares, en vue de son assainissement et de sa mise en culture. Une loi datant de 1857 obligea les communes à assainir et ensemencer leurs landes. Les propriétaires fonciers, profitant du réseau de collecteurs, poursuivirent de leur côté des travaux analogues.
Au fil du temps, l'amélioration des techniques de culture a entraîné un accroissement notable de la productivité du Pin maritime.
Et à l'aube de l'an 2000, il est unanimement reconnu que la massif landais est un bel exemple de forêt cultivée.
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